Une proposition d'analyse de l'appel de la coordination nationale
Publication d’un commentaire proposant une analyse critique de l’appel de la coordination nationale, il convient de noter que le concept de lutte des classes et le vocabulaire marxiste ont une place privilégiée dans l’argumentation.
Continuez de faire parvenir articles ou commentaires, n’hésitez pas à opposer ou mettre en parallèle tous concepts, analyses, ou idéologies. Veillez tout de même à rester en liaison avec le réel et la situation présente. Cette publication comme les autres ne vise pas à faire autorité mais à nourrir le débat et la réflexion en vue de propositions alternatives à la LRU ou plus généralement à la condition des universités.
Commentaire en question :
Comme le débat a été plus d'une fois sacrifié à l'action. La critique de l'appel de Rennes et des précédents appels n'a pas vraiment encore eu lieu. Je propose sur ce blog quelques points qui font débat. Je m'appuierai sur le texte de l'APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE de Rennes qui a été rediscuté ce week-end (17-18/11). Les § précédés d'un numéro sont des commentaires ou des propositions alternatives:
Nous, étudiants réunis en coordination nationale, représentant les assemblées générales de universités, constatons que la mobilisation prend chaque semaine de l’ampleur contre la LRU et les attaques du gouvernement. Plus de 50 assemblées générales ont eu lieu cette semaine, réunissant des dizaines de milliers d’étudiants. Plus de 25 universités sont en grève, dont plus de 15 ont voté massivement le blocage et l’arrêt total des cours. La mobilisation des étudiants s'annonce donc massive. Des assemblées générales sont prévues cette semaine dans presque toutes les universités.
Nous refusons la LRU parce qu’elle vise à démanteler le service public d’enseignement supérieur
1) Cette formule « service public d’enseignement supérieur » pose problème. Peut-on dire d’une faculté, même la plus fauchée de France, qu’elle est un service public ? Peut-on dire de l’université en général, qu’elle est un service à destination de toute la population, que son accès est égal pour tous ? Bien au contraire, c’est une évidence.
Non seulement, les élèves des classes populaires sont progressivement exclus du système scolaire et seuls une poignée arrivent à suivre des études supérieures en devant surmonter péniblement la contrainte de travailler et d’étudier en même temps. Les taux de réussite chez ces élèves sont catastrophiquement bas. Il résulte que seule une minorité de la population (la petite et grande bourgeoisie) peuvent accéder et terminer des études supérieures sans embûche.
Mais en plus, cet enseignement supérieur forme à des métiers intellectuels, à des postes à responsabilité, une nouvelle couche sociale de responsables, de gestionnaires, d’encadrants, de professeurs, de formateurs, de chercheurs, de techniciens, de spécialistes, d’intellectuels, d’artistes etc. qui sont complètement détachés des tâches de production. Ils n’ont peu ou pas du tout de rapport avec le travail manuel, qui est appris dans le système scolaire « parallèle » du professionnel. D’une part, tous les métiers qui débouchent de l’enseignement supérieur sont parasitaires (ça ne signifie pas qu’ils sont toujours inutile !), dans le sens où ceux-ci se rémunèrent grâce à l’exploitation de la classe ouvrière. Et d’autre part, grâce à la séparation hiérarchique du travail intellectuel et du travail manuel ces métiers servent à reproduire le système d’exploitation et aident à extorquer la plus-value, sur laquelle les capitalistes assoient leur pouvoir. Aujourd’hui dans le mouvement étudiant les publicitaires et les journalistes sont très fréquemment montrés du doigt, pour ce qu’ils sont : des menteurs professionnels appointés par le Capital pour assurer idéologiquement la stabilité sociale (càd, l’exploitation d’une classe sur une autre). Mais ils ne doivent pas servir de boucs émissaires, l’enseignement supérieur forme aussi à des métiers qui ont un rôle socialement identique comme je l’ai écrit au-dessus (évidemment plus ou moins utile et digne, il ne s’agit pas ici de comparer un marchand de canon avec une orthophoniste).
Les étudiants s’ils échappent au chômage, ont donc une place et un rôle bien particuliers qui leur est réservé au sein du système capitaliste. Cette précision a son importance, car le contenu de nos revendications ne peut plus être les mêmes dès qu’on prend conscience du rôle de reproducteur des classe sociales de l’université, ainsi que son rôle de perpétuation de l’exploitation.
Soit, nous pouvons et nous devons demander dans nos revendications une démocratisation de l’université (meilleure facilité d’accès aux études supérieures pour la classe ouvrière, bourses et aides sociales plus importantes, plus de contrôle démocratique sur le contenu, la gestion etc.) Mais nous ne pouvons pas réclamer une université publique démocratique ou un service public de l’enseignement supérieur, car ce sont des illusions. Le mythe selon lequel il y aurait eu un âge d’or des universités, temples de la culture libre de l’économie marchande, rendant service au peuple est démagogique et ne sert en dernière instance que les intérêt de la petite bourgeoisie. La classe ouvrière n’a rien à gagner dans ce genre de combat. , amorcé depuis plus de 30 ans à travers de nombreux projets de lois (loi Faure, Projet De Waquet, Plan U3M, LMD, Loi de Modernisation des Universités), dont l’objectif principal est la mise en concurrence des universités à l’échelle mondiale comme aux niveaux nationaux.
2)Il faudrait modifier par « extension de la concurrence »,
La LRU va vers la privatisation des universités, augmentant ainsi le poids des entreprises et du privé. Les universités pourront être gérées comme des entreprises par des présidents tous puissants et des conseils d’administration avec encore moins de contrôle démocratique. Ainsi, les universités seront mises en concurrence avec comme conséquence une baisse du financement des filières considérées comme non rentables, une dégradation des conditions d’études dans les universités, et une augmentation de la sélection envers les étudiants.
3)Modifier « mises en concurrence » par « seront encore plus en concurrence »
La loi instaure une pré-sélection des lycéens à l’entrée de l’université et facilite à terme l’augmentation des frais d’inscriptions. Nous appelons l’ensemble des lycéens-ennes à se mobiliser et à bloquer leurs établissements. De plus, les personnels enseignants comme non enseignants seront précarisés et gérés directement par la présidence des universités : c'est la casse de leur statut qui est programmée.
4)Qu’est-ce que c’est que du personnel non enseignant ? C’est très réducteur et un peu méprisant. On pourrait préférer IATOSS même si c’est pas très exact non plus.
Cette réforme n'étant ni négociable, ni amendable tant au niveau national que local, nous exigeons son abrogation. La LRU n'est qu'une des mesures qui s'inscrivent dans la logique globale de casse de l'éducation, des services publics, et de l'ensemble des droits sociaux.
5)Supprimer services publics
Nous exigeons un cadrage national des diplômes, une augmentation des aides sociales et du budget de l’enseignement supérieur, ainsi que la suppression des frais d'inscription. En particulier, nous exigeons le rétablissement des 22000 postes de fonctionnaires supprimés cette année dont les 11200 dans l'éducation nationale. Nous exprimons notre solidarité avec les luttes des salariés qui se déroulent en ce moment et avec leurs revendications : contre la remise en cause des régimes spéciaux et pour le retour aux 37,5 annuités pour tous ;
6)Rajouter départ en retraite à 55 ans pour les ouvriers qui ont trimé avec de la pénibilité et de l’insalubrité contre les franchises médicales ; contre la précarisation des statuts de la fonction publique.
Cette solidarité ne doit pas être un vain mot elle engage tous les acteurs du mouvement social à travailler et à lutter ensemble. Nous dénonçons également la stigmatisation des immigrés et nous exigeons l’abrogation des lois anti-immigrés en particulier la loi Hortefeux, la régularisation de tous les sans-papiers et la fermeture des centres de rétention, et la fin des rafles.
7)La lutte des sans-papiers est une lutte aussi importante, voir plus. Nous devons exprimer un soutien aussi à ces luttes pour l’égalité.
Au rouleau compresseur du gouvernement nous opposons la convergence des luttes tous les secteurs attaqués, qui seule pourra le faire céder. Le gouvernement fait fermer les universités bloquées et envoie les CRS dans celles qui sont occupées. A la mobilisation, le gouvernement répond par des pseudo promesses et par une répression dans les universités, nous appelons au boycott et blocage des commissions de mise en place de la LRU. Nous condamnons fermement les fermetures administratives et les agissements de la police.
8)Exigeons l’amnistie de toutes les personnes interpellées lors de la mobilisation sociale.
Face aux référendums organisées par les administrations nous affirmons la seule légitimité des Assemblées Générales et des comités de grèves pour décider des suites du mouvement. Les votes à bulletins secrets doivent être empêchés car ils nuisent au mouvement. Nous appelons la population à soutenir notre mobilisation, celle des cheminots et la grève du 20 novembre dans la fonction publique. C’est par une lutte de tous et pour tous, que nous pourrons faire céder le gouvernement.
Nous appelons les étudiants à se mettre en grève dès maintenant, à construire la lutte avec piquets de grève, blocage et occupation à discuter et convaincre autour d’eux pour construire un mouvement encore plus massif. Nous appelons tous les personnels des universités à nous rejoindre dans la grève. Nous appelons à une journée nationale d'action de blocage des gares le mardi 13 Novembre.
Nous appelons à manifester aux côtés des cheminots le 14 ou le 15 novembre selon les villes. Nous appelons à manifester massivement le 20 novembre avec la fonction publique. Nous appelons les salariés du public comme du privé à se saisir de ces dates pour nous rejoindre dans la grève,
9)« Nous rejoindre dans la grève » est assez maladroit, voir prétentieux. Je ne crois pas que des étudiants qui ne perdent aucun salaire dans leur mouvement peuvent demander à des travailleurs de les rejoindre dans la grève. Disons plutôt que nous rejoindrons les appels à la grève des différents secteurs en lutte. Ce sont les travailleurs qui peuvent par leur place dans le système d’exploitation, paralyser le pays. Positionnons nous pour la grève reconductible interprofessionnel et contre les journées d’action.
Car c'est tous ensemble étudiants lycéens travailleurs que nous ferons céder le gouvernement. La coordination ne reconnaît pas et condamne toute négociation de syndicat ou organisation avec le gouvernement car l’objectif est la mise en place d’un rapport force, le seul moyen de satisfaire nos revendications
10) Deux problèmes sont posés : la négociation et la représentation
a)« Condamne toute négociation » . Oui on doit refuser toutes négociations sur les propositions du gouvernement. Car on ne peut pas se rendre sans avoir construit un rapport de force suffisant. Par contre si le gouvernement demande grâce et accepte de négocier sur nos revendications, si nous ne sommes pas en mesure de prolonger le mouvement, devons nous absolument refuser toute négociation ? Je ne suis pas sûr. Ca se mesure dans le rapport de force. Préférons « condamne les négociations à froid, sur les conditions du gouvernement»
b) Quel rôle a la coordination nationale dans le mouvement étudiant ? La question de la représentation est éludée dans l’appel. Une véritable coordination nationale doit prendre en charge un rôle de représentation devant le gouvernement. Elle doit être responsable devant les AG qui représente leur opinion majoritaire, afin de nous doter d’une représentation légitime qui puisse servir d’interlocuteur entre les faiseurs de loi et les AG lorsque le moment sera venu. Sinon, ce sont un ou plusieurs syndicats qui négocieront sans aucune légitimité dans le dos des AG. Nous ne devons pas nous laisser instrumentaliser par une coordination nationale sans pouvoir qui abandonne son rôle d’interlocuteur légitime aux syndicats. Bien entendu ceci ne signifie pas qu’on accepte le dialogue en tout lieu, à tout moment. Aujourd’hui face à la répression, la mobilisation et l’organisation du mouvement doit se développer sans aucun compromis possible. Proposition : « la coordination nationale est la véritable représentation du mouvement étudiant. Elle est la seule à pouvoir négocier en toute légitimité les revendications étudiantes. »
Continuez de faire parvenir articles ou commentaires, n’hésitez pas à opposer ou mettre en parallèle tous concepts, analyses, ou idéologies. Veillez tout de même à rester en liaison avec le réel et la situation présente. Cette publication comme les autres ne vise pas à faire autorité mais à nourrir le débat et la réflexion en vue de propositions alternatives à la LRU ou plus généralement à la condition des universités.
Commentaire en question :
Comme le débat a été plus d'une fois sacrifié à l'action. La critique de l'appel de Rennes et des précédents appels n'a pas vraiment encore eu lieu. Je propose sur ce blog quelques points qui font débat. Je m'appuierai sur le texte de l'APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE de Rennes qui a été rediscuté ce week-end (17-18/11). Les § précédés d'un numéro sont des commentaires ou des propositions alternatives:
Nous, étudiants réunis en coordination nationale, représentant les assemblées générales de universités, constatons que la mobilisation prend chaque semaine de l’ampleur contre la LRU et les attaques du gouvernement. Plus de 50 assemblées générales ont eu lieu cette semaine, réunissant des dizaines de milliers d’étudiants. Plus de 25 universités sont en grève, dont plus de 15 ont voté massivement le blocage et l’arrêt total des cours. La mobilisation des étudiants s'annonce donc massive. Des assemblées générales sont prévues cette semaine dans presque toutes les universités.
Nous refusons la LRU parce qu’elle vise à démanteler le service public d’enseignement supérieur
1) Cette formule « service public d’enseignement supérieur » pose problème. Peut-on dire d’une faculté, même la plus fauchée de France, qu’elle est un service public ? Peut-on dire de l’université en général, qu’elle est un service à destination de toute la population, que son accès est égal pour tous ? Bien au contraire, c’est une évidence.
Non seulement, les élèves des classes populaires sont progressivement exclus du système scolaire et seuls une poignée arrivent à suivre des études supérieures en devant surmonter péniblement la contrainte de travailler et d’étudier en même temps. Les taux de réussite chez ces élèves sont catastrophiquement bas. Il résulte que seule une minorité de la population (la petite et grande bourgeoisie) peuvent accéder et terminer des études supérieures sans embûche.
Mais en plus, cet enseignement supérieur forme à des métiers intellectuels, à des postes à responsabilité, une nouvelle couche sociale de responsables, de gestionnaires, d’encadrants, de professeurs, de formateurs, de chercheurs, de techniciens, de spécialistes, d’intellectuels, d’artistes etc. qui sont complètement détachés des tâches de production. Ils n’ont peu ou pas du tout de rapport avec le travail manuel, qui est appris dans le système scolaire « parallèle » du professionnel. D’une part, tous les métiers qui débouchent de l’enseignement supérieur sont parasitaires (ça ne signifie pas qu’ils sont toujours inutile !), dans le sens où ceux-ci se rémunèrent grâce à l’exploitation de la classe ouvrière. Et d’autre part, grâce à la séparation hiérarchique du travail intellectuel et du travail manuel ces métiers servent à reproduire le système d’exploitation et aident à extorquer la plus-value, sur laquelle les capitalistes assoient leur pouvoir. Aujourd’hui dans le mouvement étudiant les publicitaires et les journalistes sont très fréquemment montrés du doigt, pour ce qu’ils sont : des menteurs professionnels appointés par le Capital pour assurer idéologiquement la stabilité sociale (càd, l’exploitation d’une classe sur une autre). Mais ils ne doivent pas servir de boucs émissaires, l’enseignement supérieur forme aussi à des métiers qui ont un rôle socialement identique comme je l’ai écrit au-dessus (évidemment plus ou moins utile et digne, il ne s’agit pas ici de comparer un marchand de canon avec une orthophoniste).
Les étudiants s’ils échappent au chômage, ont donc une place et un rôle bien particuliers qui leur est réservé au sein du système capitaliste. Cette précision a son importance, car le contenu de nos revendications ne peut plus être les mêmes dès qu’on prend conscience du rôle de reproducteur des classe sociales de l’université, ainsi que son rôle de perpétuation de l’exploitation.
Soit, nous pouvons et nous devons demander dans nos revendications une démocratisation de l’université (meilleure facilité d’accès aux études supérieures pour la classe ouvrière, bourses et aides sociales plus importantes, plus de contrôle démocratique sur le contenu, la gestion etc.) Mais nous ne pouvons pas réclamer une université publique démocratique ou un service public de l’enseignement supérieur, car ce sont des illusions. Le mythe selon lequel il y aurait eu un âge d’or des universités, temples de la culture libre de l’économie marchande, rendant service au peuple est démagogique et ne sert en dernière instance que les intérêt de la petite bourgeoisie. La classe ouvrière n’a rien à gagner dans ce genre de combat. , amorcé depuis plus de 30 ans à travers de nombreux projets de lois (loi Faure, Projet De Waquet, Plan U3M, LMD, Loi de Modernisation des Universités), dont l’objectif principal est la mise en concurrence des universités à l’échelle mondiale comme aux niveaux nationaux.
2)Il faudrait modifier par « extension de la concurrence »,
La LRU va vers la privatisation des universités, augmentant ainsi le poids des entreprises et du privé. Les universités pourront être gérées comme des entreprises par des présidents tous puissants et des conseils d’administration avec encore moins de contrôle démocratique. Ainsi, les universités seront mises en concurrence avec comme conséquence une baisse du financement des filières considérées comme non rentables, une dégradation des conditions d’études dans les universités, et une augmentation de la sélection envers les étudiants.
3)Modifier « mises en concurrence » par « seront encore plus en concurrence »
La loi instaure une pré-sélection des lycéens à l’entrée de l’université et facilite à terme l’augmentation des frais d’inscriptions. Nous appelons l’ensemble des lycéens-ennes à se mobiliser et à bloquer leurs établissements. De plus, les personnels enseignants comme non enseignants seront précarisés et gérés directement par la présidence des universités : c'est la casse de leur statut qui est programmée.
4)Qu’est-ce que c’est que du personnel non enseignant ? C’est très réducteur et un peu méprisant. On pourrait préférer IATOSS même si c’est pas très exact non plus.
Cette réforme n'étant ni négociable, ni amendable tant au niveau national que local, nous exigeons son abrogation. La LRU n'est qu'une des mesures qui s'inscrivent dans la logique globale de casse de l'éducation, des services publics, et de l'ensemble des droits sociaux.
5)Supprimer services publics
Nous exigeons un cadrage national des diplômes, une augmentation des aides sociales et du budget de l’enseignement supérieur, ainsi que la suppression des frais d'inscription. En particulier, nous exigeons le rétablissement des 22000 postes de fonctionnaires supprimés cette année dont les 11200 dans l'éducation nationale. Nous exprimons notre solidarité avec les luttes des salariés qui se déroulent en ce moment et avec leurs revendications : contre la remise en cause des régimes spéciaux et pour le retour aux 37,5 annuités pour tous ;
6)Rajouter départ en retraite à 55 ans pour les ouvriers qui ont trimé avec de la pénibilité et de l’insalubrité contre les franchises médicales ; contre la précarisation des statuts de la fonction publique.
Cette solidarité ne doit pas être un vain mot elle engage tous les acteurs du mouvement social à travailler et à lutter ensemble. Nous dénonçons également la stigmatisation des immigrés et nous exigeons l’abrogation des lois anti-immigrés en particulier la loi Hortefeux, la régularisation de tous les sans-papiers et la fermeture des centres de rétention, et la fin des rafles.
7)La lutte des sans-papiers est une lutte aussi importante, voir plus. Nous devons exprimer un soutien aussi à ces luttes pour l’égalité.
Au rouleau compresseur du gouvernement nous opposons la convergence des luttes tous les secteurs attaqués, qui seule pourra le faire céder. Le gouvernement fait fermer les universités bloquées et envoie les CRS dans celles qui sont occupées. A la mobilisation, le gouvernement répond par des pseudo promesses et par une répression dans les universités, nous appelons au boycott et blocage des commissions de mise en place de la LRU. Nous condamnons fermement les fermetures administratives et les agissements de la police.
8)Exigeons l’amnistie de toutes les personnes interpellées lors de la mobilisation sociale.
Face aux référendums organisées par les administrations nous affirmons la seule légitimité des Assemblées Générales et des comités de grèves pour décider des suites du mouvement. Les votes à bulletins secrets doivent être empêchés car ils nuisent au mouvement. Nous appelons la population à soutenir notre mobilisation, celle des cheminots et la grève du 20 novembre dans la fonction publique. C’est par une lutte de tous et pour tous, que nous pourrons faire céder le gouvernement.
Nous appelons les étudiants à se mettre en grève dès maintenant, à construire la lutte avec piquets de grève, blocage et occupation à discuter et convaincre autour d’eux pour construire un mouvement encore plus massif. Nous appelons tous les personnels des universités à nous rejoindre dans la grève. Nous appelons à une journée nationale d'action de blocage des gares le mardi 13 Novembre.
Nous appelons à manifester aux côtés des cheminots le 14 ou le 15 novembre selon les villes. Nous appelons à manifester massivement le 20 novembre avec la fonction publique. Nous appelons les salariés du public comme du privé à se saisir de ces dates pour nous rejoindre dans la grève,
9)« Nous rejoindre dans la grève » est assez maladroit, voir prétentieux. Je ne crois pas que des étudiants qui ne perdent aucun salaire dans leur mouvement peuvent demander à des travailleurs de les rejoindre dans la grève. Disons plutôt que nous rejoindrons les appels à la grève des différents secteurs en lutte. Ce sont les travailleurs qui peuvent par leur place dans le système d’exploitation, paralyser le pays. Positionnons nous pour la grève reconductible interprofessionnel et contre les journées d’action.
Car c'est tous ensemble étudiants lycéens travailleurs que nous ferons céder le gouvernement. La coordination ne reconnaît pas et condamne toute négociation de syndicat ou organisation avec le gouvernement car l’objectif est la mise en place d’un rapport force, le seul moyen de satisfaire nos revendications
10) Deux problèmes sont posés : la négociation et la représentation
a)« Condamne toute négociation » . Oui on doit refuser toutes négociations sur les propositions du gouvernement. Car on ne peut pas se rendre sans avoir construit un rapport de force suffisant. Par contre si le gouvernement demande grâce et accepte de négocier sur nos revendications, si nous ne sommes pas en mesure de prolonger le mouvement, devons nous absolument refuser toute négociation ? Je ne suis pas sûr. Ca se mesure dans le rapport de force. Préférons « condamne les négociations à froid, sur les conditions du gouvernement»
b) Quel rôle a la coordination nationale dans le mouvement étudiant ? La question de la représentation est éludée dans l’appel. Une véritable coordination nationale doit prendre en charge un rôle de représentation devant le gouvernement. Elle doit être responsable devant les AG qui représente leur opinion majoritaire, afin de nous doter d’une représentation légitime qui puisse servir d’interlocuteur entre les faiseurs de loi et les AG lorsque le moment sera venu. Sinon, ce sont un ou plusieurs syndicats qui négocieront sans aucune légitimité dans le dos des AG. Nous ne devons pas nous laisser instrumentaliser par une coordination nationale sans pouvoir qui abandonne son rôle d’interlocuteur légitime aux syndicats. Bien entendu ceci ne signifie pas qu’on accepte le dialogue en tout lieu, à tout moment. Aujourd’hui face à la répression, la mobilisation et l’organisation du mouvement doit se développer sans aucun compromis possible. Proposition : « la coordination nationale est la véritable représentation du mouvement étudiant. Elle est la seule à pouvoir négocier en toute légitimité les revendications étudiantes. »
par Antoine
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