arrestations arbitraires et violences policières à Tours

Publié le par étudiants des ag de nantes

Voilà une copie d'un mail que j'ai reçu du collectif anti-délation d'Angers:

On a toujours raison de se révolter!

 Mardi 13 Novembre, vers 20 heures 30, suite à une manifestation dans
 l'après-midi, nous Mathilde Barthélemy et Antoine Bureau avons été arrêtés
 par les policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC). Deux policiers
 déguisés en civil, sans brassard ni autre signe distinctif, nous ont appréhendés
 violemment dans la rue alors que nous montions dans notre véhicule.
  Pendant qu'un des policiers me menottait, une autre notifiait à Mathilde
 de ne pas bouger. J'ai tenté à ce moment de signaler de vive-voix aux passants
 mon arrestation avant d'être étranglé, aveuglé et insulté par le policier.
 Pendant ces quelques secondes, Mathilde a souhaité elle aussi signaler mon
 interpellation en disant: « À l'arrestation! » La policière a rétorqué:
 « Ta gueule salope! », elle l'a giflée, étranglée puis ceinturée pour la
 menotter sur la voiture de police. Des étudiants alertés sont arrivés sur les lieux des
 interpellations en criant « Police partout! Justice nulle part! »
 Sorti de la voiture tiré par mon écharpe, le policier m'a projeté contre
 le chambranle de la porte d'entrée du commissariat en me disant: « T'es con,
 c'est tout neuf! » Ensuite j'ai traversé le couloir entre les policiers en tenue
 anti-émeute qui lançaient à leur collègue: « Il n'est pas assez abîmé »
 Derrière leur casque ils lancent un « Libérez nos camarades » en rigolant et en
 frappant sur leur bouclier avec leur matraque. Celui qui me traîne dit aux autres
 que je pue. Un gradé en cravate renchérit: « Qui pue à l'extérieur pue à
 l'intérieur. » Dehors, six cars de CRS stationnent.  Ils ''maintiendront l'ordre'' lors
 d'un rassemblement de solidarité quelques minutes plus tard.
 Moi, Mathilde, suis arrivée peu de temps après Antoine au poste. Je suis
 sortie de la voiture et me suis faite pousser en avant par la policière de la BAC
 qui me disait: « T'avais qu'à pas l'ouvrir ». Les policiers en tenue
 anti-émeute qui se tenaient devant l'entrée du commissariat ont lancé à mon passage «
 Reste mignonne ». Je suis ainsi entrée, remarquant au passage Antoine qui était
 humilié verbalement dans la salle d'alcootest. La policière m'a entraînée
 jusqu'à une cellule d'isolement pour me faire déshabiller et procéder à ma
 fouille. Une fois cela fait, elle m'a mise en cellule de garde-à-vue.


 Les conditions de garde-à-vue.


 La cellule fait environ 3 mètres sur 2. Nous avons été respectivement
 trois au maximum dans cette surface de misère. Il n'y fait ni jour, ni nuit. En
 permanence, un spot éclaire la cellule sous l'oeil d'une caméra. Les murs
 sont maculés de traces de sang, de merde, de pisse et de vomi. L'odeur est à la
 limite du soutenable. Quand il y en a, les couvertures qui puent couvrent
 à peine du froid et des courants d'air. Le manque d'hygiène des toilettes
 est insupportable.C'est un lieu d'humiliations et de violences concentrées dans les cris,
 les coups de matraques et ceux qui frappent contre les portes. Une jeune femme
 enceinte de 7 mois et demi restera dans ces conditions toute la journée de
 mercredi à nos côtés.
Après une audition dans la nuit, je suis sortie au bout de 20 heures de
 garde-à-vue avec une convocation au tribunal correctionnel de Tours pour
 le 9 Avril 2008 à 9 heure. On m'inculpe de rébellion avec violences, alors que
 c'est moi qui les ai subies.
 Quand à moi (Antoine), ma garde-à-vue à été prolongée à 20 heure le
 mercredi soir. Depuis 24 heures, je suis inculpé de violences volontaires sur un
 officier de police lors de la manifestation de la veille. J'ai été auditionné à 4
 reprises, dont 2 fois au cours de la nuit. La prolongation a été
 totalement arbitraire et visait uniquement à continuer la répression d'un militant
 politique. Les enquêteurs se sont acharnés à me mettre en examen. Ils ont
 été jusqu'à faire appel à la police scientifique pour scanner les semelles de
 mes chaussures pour prouver qu'elles avaient bien piétiné l'uniforme de la
 ''victime''. Sans résultat.. Je suis sorti le lendemain midi, après 39 heures au
 trou, sans convocation devant la justice. . Malgré tout, le procureur peut
 donner des suites judiciaires à tout moment. Je reste sous sa menace, bien
 qu'en 39 heures il n'a pu déterminer aucune charge.

 Au cours de notre garde-à-vue, la police a annoncé que Mathilde était
 libre.C'était faux, et pourtant certains syndicats ont répandu la fausse
 information. De la même manière, les journalistes de La Nouvelle République ont annoncé notre libération alors que l'un de nous restait encore en cellule.
 Les journalistes sont la voix de la Police, nous dénonçons cette
 collusion!


 
Nous dénonçons la violence policière !
 Nous dénonçons fermement ces conditions de détentions indignes!
 Nous exigeons l'arrêt des interpellations des militantes et des militants
 politiques!
 Nous dénonçons la criminalisation des mouvements sociaux. Face à la
 répression sociale, nous appelons à une riposte politique.
 Nous exigeons l'arrêt immédiat des poursuites contre Mathilde! Nous
 appelons,dans le cas où la justice tienne la barre, à un rassemblement de soutien à
 Mathilde le 9 Avril 2008 dès 8 heure 30 devant le Palais de Justice de
 Tours. En solidarité, nous appelons à signer la pétition en notre soutien.
 Quand manifester est devenu un délit, se révolter contre l'État policier
 est devenu un droit, et un devoir essentiel.




 Tours, le 17 Novembre 2007
 Mathilde Barthélemy et Antoine Bureau.

Publié dans LRU et facs de France

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